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Healing Hands For Haiti

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Nos histoires du tremblement de terre

Nom : Noel Frantz

Poste : Responsable de la logistique à plein temps, Healing Hands for Haiti

 

Parlez-nous de votre famille : Ma famille est composée cinq personnes : ma femme, Mme Noel Frantz (née Marie-Carmelle Dabady); ma petite fille Francesca-Noel, elle a 8 ans; mes deux nièces, Claudia et Géraldyne; ensuite moi, M. Noel.

Décrivez votre expérience du tremblement de terre : Le mardi, 12 janvier 2010, j’avais quitté Healing Hands aux environ de 4 heures 30 pour me rendre à la Mairie de Port-au-Prince pour une affaire administrative.

À partir de 5 heures 25, je me dirigeais vers ma maison quand, au cours de ma route, le tremblement de terre a passé. Arrivant chez moi, j’ai constaté qu’il y avait un grand vide seulement; la maison était complètement détruite. Il n’y avait pas de personne dans la cour, alors j’étais comme fou.

Ensuite, on m’a dit qu’elles étaient allées prendre ma petite fille au marché. Là, je ne me sentais pas où est-ce que j’étais. Arrivant au bord du marché, j’ai vu ma femme et mes deux nièces avec leurs yeux en rouge. Elles ne m’ont rien dit. 

J’ai appris que ma fille était sous les décombres. En cherchant ma fille, j’ai passé 3 jours à dormir au bord du marché, en hurlant « Francesca!! Francesca!! » jusqu’à ce que j’arrive à trouver ma fille, en creusant des petits trous à l’aide de mes dix hommes amis. Après je l’ai envoyée au plateau central pour prendre des soins médicaux, et heureusement elle va bien. 

Dans le tremblement de terre, j’ai perdu ma maison et autres choses qui se trouvaient là-dedans, mais grâce à Dieu, je n’ai pas de mort. 

Mes espoirs maintenant sont mon job et ma famille.

 

 Je m’appelle : Dr. Bernard Nau    

 Ma relation avec HHHI/ECHH : membre du Conseil d’administration de Healing Hands for Haiti International.

Depuis quand : depuis 2006

Décrivez ce que vous faites : Haïti a toujours été mon chez-moi. J’ai eu le privilège d’accéder à une bonne éducation et d’étudier la médecine dans mon pays, et je me suis spécialisé en orthopédie. J’ai fait ma formation post-doctorale à l’étranger, puis je suis revenu à Haïti, car j’avais le désir de redonner à mon pays.

Pendant de nombreuses années, j’ai enseigné aux résidents en orthopédie à l’école de médecine très mal équipée à Port-au-Prince. J’ai ensuite débuté une pratique privée, et je donnais une journée par semaine au service des pauvres dans les hôpitaux de mission. Pendant mes années comme chirurgien orthopédique à Haïti, j’ai affronté le défi d’offrir des soins à des gens pauvres à l’aide d’équipement désuet, avec un accès très limité aux implants et instruments chirurgicaux, même les plus élémentaires.

 

Votre réaction immédiate : Après de nombreuses tentatives, j’ai réussi à obtenir un vol vers Port-au-Prince le 17 janvier. À mon arrivée, j’ai appris que deux de mes collègues en chirurgie orthopédique (Dr. Eric Edouard et Dr. Lascaze Buissereth) étaient morts dans le tremblement de terre. Tout le monde que je connais avait perdu un membre de sa famille proche.  

Quelques jours après mon retour à Haïti, j’ai été impressionné de voir maintes et maintes équipes de chirurgiens et d’infirmiers de partout dans le monde mettre leur vie personnelle de côté pour venir nous aider. Ils n’ont pas tardé à installer une aire de triage dans le stationnement de l’hôpital où j’ai ma pratique privée, le Centre hospitalier du Sacré-Coeur (CDTI). Ils ont démontré un souci profond pour la douleur et la peine profondes vécues par mes compatriotes, une aide encore plus importante, selon moi, que leur appui physique. C’est ce qui m’a permis de traverser des jours très longs et difficiles. J’ai été encore plus touché par la façon dont les propriétaires de l’hôpital CDTI, le Dr. Reynold Savain et sa femme, Geneviève Audain Savain, ont réagit à la tragédie. Sans hésitation, ils ont ouvert les portes de leur institution, l’investissement de leur vie, aux gens désespérément blessés et dans le besoin de leur pays (sans même penser aux répercussions sur l’avenir de l’hôpital).  

Leur geste de bonté et leur élan de générosité ont confirmé les raisons pour lesquelles j’ai été « appelé » à travailler dans le domaine de l’orthopédie.

La portée des soins fournis dans le cadre des mesures de secours ont changé le cours des choses pour bien des blessés. Le taux de réadaptation et la qualité des soins de suivi aux personnes traitées a largement dépassé mes premières attentes. Tous les patients sont très reconnaissants. 

Quels sont vos espoirs pour l’avenir d’Haïti? On se demande ce qui arrivera à Haïti quand l’histoire du tremblement de terre aura perdu l’éclat de la nouveauté. Comment les patients se remettront-ils de leurs blessures si nous n’avons pas les médicaments nécessaires pour traiter les infections inévitables? Mon hôpital survivra-t-il, alors qu’il a perdu des revenus significatifs et accumulé des dépenses considérables en offrant des soins gratuits à tous les gens qui s’y sont présentés? Et qu’en sera-t-il de ma pratique privée et de nos employés? Comment pourrai-je rétablir ma pratique pour faire vivre ma famille? Quelle sera ma nouvelle définition de la « normalité »? Le 12 janvier 2010, Haïti a subi une très grande perte de vies (jusqu’à 200 000 personnes, selon certaines estimations) et de biens. Nombre de gens vivent maintenant dans des tentes de fortune, dans l’appréhension des après-chocs. Au moins un tiers de notre population a perdu un membre de sa famille proche.

Les os cassés, quand ils sont bien soignés, guérissent en quelques semaines, et les gens apprennent à s’adapter aux amputations.

Toutefois, les cicatrices émotionnelles peuvent être paralysantes et ne jamais guérir.

Maintenant que la crise initiale à Haïti est passée, les équipes médicales vont s’en aller reprendre le cours de leurs vies. Les orthopédistes haïtiens resteront pour remettre les choses en place. Toutefois, la tâche moins attrayante, la reconstruction, est encore plus importante. La forme que prendra cette reconstruction est l’enjeu intéressant.

Nous croyons que la communauté orthopédique haïtienne se trouve dans une position privilégiée pour se reconstruire et améliorer sa condition.  Nous avons l’occasion de nous réinventer pour un jour être reconnus comme un Centre d’excellence en orthopédie. Les gens croiront que ce but est irréaliste et audacieux, mais il n’est pas impossible à atteindre.

On considère souvent qu’Haïti est un pays sans potentiel. Cependant, je crois que la communauté orthopédique haïtienne peut non seulement survivre à ce désastre, mais même se démarquer dans les années à venir. Nous aurons besoin d’aide, du moins pour les prochaines années, pour atteindre cet objectif.

 

 

 Je m’appelle : Ruth Duggan 

Ma relation avec HHHi/ÉCHH : membre et chef d’équipe de l’ÉCHH

Depuis quand : depuis 2005

 

Décrivez votre famille et votre emploi : Je travaille comme ergothérapeute en pratique privée à Halifax, en Nouvelle-Écosse. J’offre des services de réadaptation, de sensibilisation et de consultation aux personnes individuelles, aux avocats, aux employeurs et aux assureurs de ma collectivité.  

En une centaine de mots, décrivez votre expérience du tremblement de terre : J’ai fait partie de la première équipe de réadaptation envoyée à Haïti par Handicap International après le tremblement de terre. Nous étions chargés d’évaluer les besoins en matière de réadaptation et de commencer à offrir des services de réadaptation dans les hôpitaux de campagne.  Pour moi, ce n’était pas tellement différent de ce qu’on était habité de voir ou de faire à Haïti depuis 5 ans; tout était simplement multiplié de façon exponentielle.  Plus de bâtiments qui tombaient, plus de patients, plus de routes cahoteuses, plus d’endroits à visiter, plus de bénévoles d’un plus grand nombre de pays que j’aie jamais vu à un même endroit, plus d’histoires tristes et tragiques racontées par nos amis et nos patients, plus de merveilleuses histoires de survie, de familles réunies et de recouvrements de la mobilité. Au lieu de nos diagnostics habituels d’AVC et de paralysie cérébrale, on voyait majoritairement des blessures orthopédiques et des amputations, relativement moins de traumatismes médullaires et cérébraux, et beaucoup de stress psychosocial.

Pour moi, la plus grande inquiétude était le bien-être psychosocial des personnes qui ont vécu l’inconcevable : regarder sa maison s’effondrer, perdre sa famille entière, être prisonnier dans les décombres pendant plusieurs jours. Le stress psychologique de chacun dépasse les limites de l’imagination. Sans exception, toutes les personnes à qui j’ai parlé avaient eux-mêmes ou connaissaient quelqu’un qui avait perdu un logis, un proche ou un emploi. Malgré ce stress écrasant, nous avons vu la ville essayer tranquillement de reprendre vie et les gens retourner à leur routine quotidienne, créer un espace pour leur famille dans la rue ou un village de tentes, installer un kiosque au marché, ramasser les débris et commencer à rebâtir leur vie.

Malheureusement, j’ai seulement été là deux semaines pour aider à mettre les services en branle. Je suis heureuse de savoir qu’il y a de nombreux autres bénévoles qui sont là en ce moment pour aider aux activités de réadaptation.

Quels sont vos espoirs pour Haïti? J’espère que la communauté internationale continuera d’appuyer Haïti, car les gens de ce pays avaient déjà besoin de cette attention bien avant le tremblement de terre. J’espère que la reconstruction des structures physiques et des systèmes sociaux aidera Haïti à devenir un pays plus fort et plus indépendant dans l’avenir.

Quels sont vos projets à venir?  J’espère retourner à Haïti dans les prochains mois pour continuer à participer aux activités de réadaptation.

 

 

 

 

 

 

 


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